Percussions

Ensemble des instruments de musique que l’on frappe pour obtenir un son. (Ce terme désigne aussi les instruments entrechoqués, secoués, raclés, pincés, etc. ; de ce fait, il a été abandonné par les organologues au profit du terme « idiophone ».)

Petit historique

Les instruments à percussion, dont on joue en les frappant ou en les agitant, existent depuis les temps les plus reculés de l’histoire de l’humanité ; les recherches archéologiques permettent de découvrir soit des vestiges de tels instruments, soit leur représentation graphique. En fait, les deux types essentiels de percussions se retrouvent à toutes les époques : le premier type, comme le tambour, consiste en une peau tendue sur une caisse de résonance, un tronc creusé, une poterie ou une armature métallique ; le second type est formé de lames vibrantes, en bois, métal ou pierre, montées ou non sur un résonateur (xylophone). Il existe des instruments de ce type dans les vestiges de l’époque néolithique.

Les instruments à percussion ont ensuite été liés à l’avènement des métaux, et en premier lieu du bronze : jeux de cloches, gongs, dont on retrouve trace en Chine aux environs du premier millénaire avant J.-C. (la facture très élaborée des cloches et des gongs chinois implique même une tradition bien plus ancienne). L’Antiquité grecque et latine offre de nombreux témoignages de l’utilisation des percussions lors des cérémonies religieuses, au théâtre, au cirque, pour marquer les rythmes des danses, etc.

En Occident, la percussion est très répandue au Moyen Âge : elle rythme les danses et accompagne les récits des trouvères, les facéties des ménestriers et des jongleurs. À partir du XIXe siècle, ne subsiste parmi le jeu des percussions que les timbales, instrument guerrier qui ponctue les temps sur « tonique-dominante », dans les musiques solennelles, les fanfares à cheval, les manifestations musicales en plein air. L’usage de la timbale sera maintenu dans l’orchestre symphonique.

Pendant le XVIIe et le XVIIIe siècles, des idiophones tels que les cymbales et les triangles apparurent de plus en plus fréquemment dans les œuvres orchestrales. Dans le courant du xixe siècle s’effectue le renouveau de la percussion symphonique : multiplication des timbales, usage des cymbales, du triangle, de cloches, etc. Mais c’est seulement au cours du xxe s. que la musique occidentale a exploré intensivement les rythmes contrastés et les colorations tonales, permettant aux instruments à percussion d’accéder à un statut comparable à celui dont ils jouissent depuis longtemps dans d’autres cultures ; l’influence du jazz et des orchestres dont le rythme repose sur la batterie s’est répandue de façon générale. On assiste à la création de groupes instrumentaux exclusivement consacrés à la percussion (les Percussionnistes de Strasbourg) qui suscitent et exécutent les œuvres contemporaines où la percussion aux timbres multiples se trouve à l’honneur.